La naissance d’une cinquième saison

Ainsi donc, elle avait fini par arriver, cette cinquième saison. Il avait fallu de longue semaines de fortes chaleurs pour que s’assèchent les sols et les rivières, que s’effondrent quelques arbres pendant qu’autres brûlaient, certains sans qu’un abruti y soit pour quelque chose.
Ce qui lui avait mis la puce à l’oreille, c’était les feuilles. Mortes. Des branches tombées. Pas toutes du fait de quelques soirs plus électriques, avec forts vents et fortes pluies. Tombées comme des mouches. Comme flinguées en plein vol. Tombées comme des merdes.
C’est en tondant sa pelouse qu’il se rendit compte que la machine était devenue davantage une broyeuse qu’une coupe d’herbe. L’herbe était rare, d’ailleurs, recroquevillée, douloureuse si l’on s’aventurait pied nu. Même les chats si discrets d’ordinaire faisait du scritch scritch. Même les oiseaux.
C’est alors qu’il se rendit compte que nul malédiction derrière tout cela.
Nulle nouveauté.
Tout simplement l’inexorable qui avait fini par arriver et se déposer, à l’instar du flocon quand l’hiver est de rigueur. Le sol craquelé et les feuilles vertes et or, la traînée du soleil au couchant.
Ainsi, diront les livres d’histoire, en ce temps-là, l’humain pénétra dans un monde sans Pluton, planète retirée, sous le regard épaté de Jupiter, et avec cinq saisons : le printemps, l’été, l’étomne, l’automne et l’hiver.
Réunies comme les cinq doigts de la main.

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